11.8.06

Encore des photos (vent de folie!)

Dans un genre voisin de celui de la tombe d'Humayun, dont j'ai parle il y a quelques jours et dont je posterai des photos bientot, voici la tombe de Safdarjung, elle aussi entouree d'un beau jardin.



15 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Belle initiative que de partir en Inde ... C'est également courageux.

Au delà de l'intérêt culturel et historique que devait susciter cette expérience dans la "plus grande démocratie du monde", doit-on voir, dans cette expédition, une tentative de déculpabilisation refoulée? Jeune, étudiant brillant, élevé dans le confort avec ce sentiment de privilège qui pèse sur les épaules ... Il y a donc ce besoin d'aller se frotter à la dure réalité du monde, pour enfin dire : "moi j'ai vécu au milieu de la pauvreté, au milieu d'êtres humains plongés dans une misère absolue" ... C'est une bien belle démarche, fort courageuse.

En même temps, cette expérience peut également avoir un aspect négatif. En ayant côtoyé des hommes et des femmes véritablement misérables (sur le plan économique, cela va de soi), il existe ce danger de revenir ensuite en Occident avec ce sentiment de mépris envers la plèbe occidentale : "vous n'avez pas le droit de vous plaindre, si vous aviez vu les conditions dans lesquelles vivaient les Indiens ... là bas, un CPE aurait été accepté sans problème ...", bref, avec les sempiternelles mêmes diatribes à l'encontre de prétendus caprices sociaux d'un Occident privilégié. C'est dangereux car cela nous mène vers une sorte de relativisme social. On finit par ne plus chercher le "mieux" mais plutôt le "moins pire", et cela est inquiétant.

Quoiqu'il en soit, partir en Inde était une bonne idée, ce genre de voyage sera sans doute impossible à l'avenir (déplétion pétrolière, caractère spécifique du kérosène, enfin je ne vais pas faire un cours sur le franchissement du pic de Hubbert...), le monde risque de changer malgré nous.

Quant à l'islam, c'est très bien que des musulmans aient pu s'exprimer en montrant toute leur estime pour le monde occidental.Il est vrai que les fanatiques ne représentent qu'une infime minorité des musulmans. Cependant, pour connaître un peu ce milieu, je dois dire que le conservatisme y est très prégnant. C'est donc à l'islam de faire sa propre révolution en refoulant certains dogmes archaïques, comme ont su le faire - tant bien que mal - les autres monothéïsmes. D'un autre côté, l'Occident - notamment l'administration néoconservatrice américaine - a sa part de responsabilité dans l'alimentation de ce conservatisme religieux. L'agression militaire envers l'Irak, l'absence de résolution du conflit israelo-palestinien ainsi que "l'amitié" qui lie certains dirigeants occidentaux à des dictateurs religieux (Arabie Saoudite par exemple) renforcent ce sentiment d'oppression occidentale.

12 août, 2006 10:34  
Anonymous Anonyme said...

Looks nice dude ! freaking pictures

17 août, 2006 20:42  
Blogger Julien said...

J'aimerais bien connaître l'identité de l'utilisateur anonyme, dont le commentaire est très intéressant et dont l'anonymat me semble pour cette raison superflu.

Je dois toutefois signaler, afin qu'on ne me reproche pas d'avoir acquis en Inde un sentiment de mépris envers la plèbe occidentale, que je n'ai pas eu besoin de partir en Inde pour trouver que le CPE n'était pas une si mauvaise idée, que son refus était un caprice social stupide, ou du moins certainement pas un pas vers un quelconque "mieux social", ni vers un quelconque mieux tout court d'ailleurs...

Quant aux raisons de mon choix de l'Inde, cela fait un moment que je souhaite les expliquer en détails dans un texte, je ne l'ai pas encore fait, mais c'est une question de jours ou de semaines.

18 août, 2006 19:44  
Anonymous Anonyme said...

Bonjour,

Ne nous connaissant pas, j'ai préféré garder l'anonymat, mettre mon nom n'aurait peut être pas servi à grand chose.

J'ai décidé d'écrire ce mot sous le nom d'un homme pour qui j'ai énormément de respect et d'admiration.

Avant toute chose, puisque vous parlez du CPE, je tiens à préciser certains points sur ce contrat et sur la façon dont la gouvernance a tenté de l'imposer.

Je crois qu'on ne gouverne pas contre son peuple. A partir du moment où tous les syndicats de salariés des plus radicaux (Sud) aux plus modérés (CGC, CFTC), toute la Gauche, l'UDF, une bonne partie de l'UMP, une majorité de Français et une écrasante majorité de jeunes s'opposaient à ce contrat, je crois que l'exécutif devait prendre en compte ce refus et ne pas persister dans un entêtement ridicule. Une telle opposition frontale et aussi large (sur le plan social) est assez rare dans l'histoire de la Ve République. D'autant plus qu'aucune négociation préalable avec les partenaires sociaux n'avait été entreprise, en violation complète d'une loi qu'avait faite voter ce gouvernement un an avant ... D'ailleurs, pour reprendre les propos de François Bayrou (qui n'est pas un révolutionnaire) "pas même l'Angleterre ultralibérale de Mrs Thatcher n'avait osé adopter ce genre de projet" ! Même au Canada (que je connais un petit peu), un état où le libéralisme économique n'est point contesté, ce type de contrat était très mal vu de la part des Canadiens.

Bref, le retrait du CPE n'a pas mené vers un "mieux", mais a évité un "pire", ne serait-ce que par éthique. On commence par un CPE ... et on finit par quoi? Le démentèlement général du code du travail? Est-ce cela la modernité? "l'adaptation"? En tant qu'humaniste, je regarde avant tout l'intérêt de l'homme avant celui de l'économie. Certes, nous vivons dans un système mondialisé qui a entraîné la financiarisation du monde, mais doit-on pour autant céder aux caprices de cette mondialisation. Cette dernière est l'ultime mue de la 7e tête de la bête immonde présente dans le dernier livre de la Bible : l'Apocalypse selon Saint Jean ... Nous ne sommes donc pas loin de la Fin ... Demandez donc à Yves Cochet ;-) Je ne suis pas contre la Mondialisation, seulement contre son absence de régulation et les nombreux problèmes qu'elle a engendrés.

Profitez bien de votre expérience indienne.

Bien à vous ...

18 août, 2006 22:30  
Blogger Julien said...

Si le tutoiement ne vous dérange pas, bien que nous ne nous connaissions pas, je l'emploierai avec toi aussi.

Le CPE n'a pas grand rapport avec ce blog et avec l'Inde mais le débat, bien qu'un peu passé, est intéressant de toute façon, alors pourquoi pas.


Je suis tout-à-fait d'accord avec toi sur trois points :

- il ne faut évidemment pas gouverner contre son peuple

- Villepin s'y est pris comme un manche pour le CPE - comme pour beaucoup d'autres choses d'ailleurs - et a eu tort d'ignorer le dialogue social, qui, bien que parfois facteur d'immobilisme quand on voit l'attitude de certains syndicats, reste essentiel, surtout pour les questions relatives au Code du Travail.

- objectivement, une majorité de Français était contre le CPE, ce qui rend effectivement satisfaisant son retrait, d'un strict point de vue démocratique, et même si ce retrait n'a pas été obtenu dans des conditions très honorables, ni du côté des manifestants, ni du côté du gouvernement.


Pour autant, indépendamment de ces considérations, et si l'on s'intéresse au seul contenu de cettte réforme d'ailleurs minuscule et insuffisante, je maintiens que l'idée était bonne, en tout cas utile, et je regrette que mes compatriotes n'aient pas vu les choses ainsi.

En tant que libéral, je ricane doucement aux propos de Bayrou que tu rapportes. Même Thatcher n'était pas le comble du libéralisme, et la France est en tout cas bien loin d'être un pays libéral - toutes proportions gardées évidemment.

Quant au Canada, je ne sais pas, mais je vois une chose : le CPE était un pas vers un peu plus de libéralisme économique. Il avait au moins le mérite de rendre plus facile l'embaûche de jeunes en CDI - le CPE étant évidemment un CDI. Et j'ai entendu les arguments des opposants au CPE, pas un seul ne m'a paru valable, à moins peut-être de considérer l'ensemble du patronat comme un gang de monstres inhumains, ce qui me semble être un peu rapide, un peu facile. - Il y a des connards partout, il y aura donc toujours des patrons connards, mais je crois que ceux-là n'ont de toute façon pas besoin du CPE pour ne pas respecter leurs employés.

Là où la mesure était insuffisante, c'est qu'elle ne concernait que les jeunes ; et c'est qu'il faudrait un contrat de travail unique.

"Et notre Code du Travail?", s'étoufferont certains. Eh bien oui, notre Code du Travail. Regardons-le : une énorme paperasserie indigeste et archaïque, tellement illisible et tortueuse qu'elle se prête à toutes les dérives et à toutes les (més)interprétations, volontaires ou involontaires. Et puis, franchement, doit-on être fier d'un Code du Travail qui laisse grosso modo 10% de chômeurs en France?

En tant que libéral, et donc en tant qu'humaniste, c'est l'intérêt de l'homme que je fais passer avant tout, moi aussi. Et c'est bien la raison pour laquelle je ne dissocie pas l'intérêt de l'homme du fonctionnement de l'économie. C'est peut-être cynique et triste à dire, mais l'intérêt de l'homme et le fonctionnement de l'économie vont de pair.

Et je ne crois pas que permettre une plus grande mobilité dans le monde du travail équivale à sacrifier l'intérêt de l'homme à une mondialisation contre laquelle tu n'es pas mais que tu fais quand même apparaître comme un monstre mangeur d'hommes et conduisant à l'apocalypse, excuse moi du peu.

Un dernier mot, à propos de la mondialisation : moi non plus, dans son état actuel, je ne l'aime pas. Moi aussi, je la trouve injuste, et je suis assez d'accord avec le diagnostic établi par la plupart des altermondialistes. Là où je diverge de ces courants, c'est quant aux remèdes qu'ils proposent. Si la mondialisation est injuste, ce n'est pas parce que les Etats-Unis et la mondialisation sont ultralibérales, c'est au contraire parce que la mondialisation n'est pas si libérale que cela. Les altermondialistes se trompent de colère : l'ennemi n'est pas le libéralisme - qui n'est pas la doctrine des riches, mais celle des justes -, l'ennemi c'est le protectionnisme et le colbertisme. Ennemi que l'on retrouve étalé sur l'ensemble du spectre politique français, de la gauche à la droite. Qu'on ne vienne pas me parler du libéralisme de tel ou tel parti en France, ou je fais un malaise.

20 août, 2006 18:01  
Anonymous Anonyme said...

Tout dépend la notion que l'on donne au terme libéralisme. Nous sommes dans un système libéral, après chaque gouvernement tente de maîtriser à sa façon le libéralisme, ou de lui donner une orientation plus ou moins ... libérale.

Après avoir lu quelques uns de vos messages, je pense (mais vous m'arrêtez si je me trompe) que vous êtes partisan d'un ultra-libéralisme, ou d'un libéralisme absolu. Très franchement, je ne vois pas pour qui vous pourriez voter en France !

Je pense que seul le parti libertarien (étasunien)vous conviendrait (ultra-libéral et libertaire).

Concernant ma remarque sur la mondialisation, j'ai fait un petit rapprochement avec les écrits bibliques (j'aime bien en étudier certains passages) ainsi que les perspectives alarmistes de nombreux scientifiques et environnementalistes. Ce n'est pas la mondialisation qui conduit à l'Apocalypse mais la politique ultra-productiviste des gouvernements, le pillage des ressources naturelles et des énergies fossiles qui vont mener à l'Apocalypse. Il se trouve que la mondialisation est le système actuel dans lequel nous vivons.

Pour moi, aucun systène n'est parfait, il y en a des plus mauvais que d'autres, mais aucun n'est franchement bon.

On doit tenter de trouver le meilleur système dans un monde imparfait : la tâche est difficile.

Mais il n'y a pas une Vérité ! On peut penser que tel système est meilleur, que telle politique est bonne, mais je serais moins affirmatif que vous dans votre prose.

Je ne sombre pas dans une sorte de relativisme, mais je juge que la Vérité est humainement inaccessible, et que nous serons toujours condamner à la rechercher. D'ailleurs, comme disait Condorcet, "les véritables amis de la Vérité sont ceux qui la cherchent et non ceux qui se vantent de l'avoir trouvée".

Mettons nous d'accord sur un certain nombre de valeurs, et, à partir de là, proposons et réflechissons. Et surtout, il faut que nos idées aient un but : quel est ton but ultime pour l'humanité, pour la biodiversité, pour les écosystème, bref pour la planète? Et comment parvenir à ce but?

Pour le CPE, c'est avant tout une question d'ethique. Bien evidemment les patrons puissants ont toujours le moyen de se séparer de leurs ouvriers mais il y a toujours des procédures (mêmes symboliques) de contestation. Evidemment des "connards" il y en a partout, mais que pouvait faire un employé qui se faisait virer par un patron salaud (avec un CPE)? Plus grand chose ... Trouver un autre boulot? ... avec ce licenciement sans motif dans son CV, ça la "fout" mal ...

PS : en Angleterre le code du travail est très souple, et de nombreux travailleurs pauvres existent... Je ne pense pas que remplacer le chômage par la précarisation du salariat soit un "+".

20 août, 2006 18:59  
Anonymous Anonyme said...

" une mondialisation contre laquelle tu n'es pas mais que tu fais quand même apparaître comme un monstre mangeur d'hommes et conduisant à l'apocalypse, excuse moi du peu."

Non, du tout ... La bête de l'Apocalypse représente tout le système "mauvais" typiquement humain (par opposition au système parfait de Dieu). C'est une allégorie. 7 têtes sont présentes sur cette bête. Les 6 premières têtes représentent les 6 premiers empires (Egypte, Assyrie, Babylone, Mède-Perse, Grèce, Rome), la 7e peut représenter les différents stades institutionnels et politiques qui ont succédé à l'Empire Romain ( hégémonie d'un obscurantisme "religieux" pendant + de 1000 ans, ère des nationalismes pendant une centaine d'années, et mondialisation néolibérale de nos jours). C'est une interprétation, je ne dis pas que j'accorde du crédit à cette thèse religieuse, j'ai simplement voulu faire un rapprochement entre l'Apocalypse religieuse et l'apocalypse écologique qui sont toutes deux annoncées prochainement. Bien evidemment, j'accorde + de crédit à l'Apocalypse environnementale qui modifiera drastiquement notre façon de vivre.

20 août, 2006 19:48  
Blogger Julien said...

J'essaie de répondre point par point en citant, ça sera plus simple.

"Tout dépend la notion que l'on donne au terme libéralisme. Nous sommes dans un système libéral, après chaque gouvernement tente de maîtriser à sa façon le libéralisme, ou de lui donner une orientation plus ou moins ... libérale."

--> Oui, évidemment, nous sommes dans un système relativement libéral politiquement et économiquement, mais relativement seulement. Même dans les pays dits "libéraux" existent encore des subventions à telles ou telles entreprises, industries ou secteurs d'activité (ne serait-ce que la PAC), des barrières protectionnistes plus ou moins subtiles et indirectes. Je n'appelle pas ça libéralisme.

En France, nous avons aussi, par exemple, une fonction publique éléphantesque, dont les employés ne peuvent être licenciés (sauf pour faute grave) pas plus qu'ils ne peuvent être rémunérés au mérite, de sorte qu'un professeur fainéant gagne autant qu'un professeur consciencieux. Je ne trouve pas que cette égalité de salaires soit juste, et je n'appelle pas ça libéralisme.


"Après avoir lu quelques uns de vos messages, je pense (mais vous m'arrêtez si je me trompe) que vous êtes partisan d'un ultra-libéralisme, ou d'un libéralisme absolu. Très franchement, je ne vois pas pour qui vous pourriez voter en France !
Je pense que seul le parti libertarien (étasunien)vous conviendrait (ultra-libéral et libertaire)."

--> Je regrette, je ne connais pas le parti libertarien américain, mais je ne suis pas libertaire. Je ne suis pas favorable, par exemple, à la légalisation des drogues, qui est une proposition fréquemment avancée par les libertariens.
Je me veux libéral intégral, c'est-à-dire politique, social, sociétal, économique. L'ultra-libéralisme n'a jamais rien voulu dire à mes yeux, je ne sais pas ce que c'est qu'une ultra-liberté. La liberté est un concept porteur de ses propres limites, c'est d'ailleurs une de ses forces.
Mais effectivement, en France, je ne sais pas pour qui voter. Je crains d'ailleurs que ce ne soit pas que le cas des libéraux. La gauche et la droite de gouvernement, même si elle s'oppose violemment - et peu constructivement - sont dans les faits beaucoup trop proches pour offrir une alternative et pour couvrir les aspirations politiques des Français. D'où, peut-être, la tentation extrémiste d'une proportion effarante de la population.

"Ce n'est pas la mondialisation qui conduit à l'Apocalypse mais la politique ultra-productiviste des gouvernements, le pillage des ressources naturelles et des énergies fossiles qui vont mener à l'Apocalypse."

--> Je n'irais pas jusqu'à parler d'Apocalypse, mais soit. Toujours est-il que le lien entre ces excès et le caractère soi-disant libéral de la mondialisation me semble ténu.


Enfin, sur l'existence d'une vérité, d'un bon système, etc., je dirais qu'il y a tout de même des systèmes dont on sait qu'ils échouent, et d'autres dont on sait qu'ils peuvent réussir. Surtout, je crois qu'on a tort de prendre des précautions en politique : pourvu que l'on ne se départisse pas du pragmatisme - qui manque si cruellement à toute la gauche française, par exemple -, on ne fait rien de bon sans conviction. Savoir ce que l'on veut faire du monde est une autre question, bien trop ambitieuse pour un seul homme.

21 août, 2006 10:26  
Anonymous Anonyme said...

Je n'ai pas parlé du libéralisme en mal ... je n'en ai d'ailleurs pas parlé ... mais, mis à part la légalisation des drogues, j'imagine que le parti libertarien vous conviendrait ... En revanche je ne connais pas vos positions sur la laïcité et l'immigration.

En France, il ne vous reste plus qu'à animer l'aile libérale de l'UMP (tendance Madelin par exemple).

Cela dit, quand on est partisan d'un libéralisme absolu, quelle place accorde -t-on à la solidarité? Ce n'est pas une critique dépréciative formulée en interrogation, simplement une question. Sur le plan de la santé par exemple, les pauvres pourraient-ils se soigner? quelle politique des soins? Quid des retraites?

Concernant la faineantise de certains professeurs, sur quels critères comptez vous juger cette faineantise? Et qui pourrait juger objectivement du caractère fainéant d'un professeur? Mettre en place une police de l'enseignement? ... hummm ... c'est encore alourdir la fonction publique ... et quid de leur objectivité? Regarder les résultats scolaires? Mais si les élèves sont mauvais? Le nombre de punitions collées à chaque devoir non fait? Je souhait beaucoup de courage aux "inspecteurs de la faineantise" pour déterminer le degré de faineantise d'un prof ...

Ensuite, vous fustigez la gauche française qui ne fait pas preuve de pragmatisme ... mais la Révolution libérale que vous préconisez serait-elle pragmatique? Vous dénoncez les "précautions" prises par les politiques, mais ces précautions sont peut être pragmatiques. Nombreux ont été les hommes politiques de droite à tenir des discours aussi "motivés" que les votres, mais, une fois arrivés au pouvoir, le pragmatisme a pris le dessus ... Il en est de même pour la gauche.

21 août, 2006 13:05  
Anonymous Anonyme said...

salut mon cher Julien. Je fais une incursion rapide et bien moins intéressante dans le débat CPE - mondialisation. Tu reconnaîtras sans problèmes le gaucho tâtonnant qui est en moi. Tu te désoles de la pauvreté des indiens, mais le libéralisme pour lequel tu penches (humaniste) risque fort de ne jamais voir le jour. La seule forme de libéralisme vers laquelle on se tourne ne mènera que vers plus d'injustice, et les mendiants n'ont pas fini de fleurir dans les rues des grandes métropoles indiennes. Se prononcer en faveur de mesures à la Sarkozy ou à la De Villepin ne te rapprochera pas (à mon avis) du libéralisme dont tu rêves. Certes, l'ensemble du patronat ne rêve pas forcément de licensier à tour de bras, et n'est pas composé exclusivement que de connards, mais ... le CPE peut faciliter cette tendance au licensiement. Alors les "caprices sociaux" contestataires ne me paraissent pas superflus, bien au contraire. Par ailleurs, comment veux-tu que l'Inde puisse se développer sans protectionnisme et sans barrières (à l'instar de l'Europe)? Dur de rester sous le joug de "l'Occident" ultralibéral, sans beaucoup de scrupules dès lors qu'il s'agit d'exploitation...

Au plaisir d'avoir de tes nouvelles par mail ou par ce blog que je suis avec intérêt et plaisir :)

22 août, 2006 12:44  
Blogger Julien said...

Par ailleurs, comment veux-tu que l'Inde puisse se développer sans protectionnisme et sans barrières (à l'instar de l'Europe)? Dur de rester sous le joug de "l'Occident" ultralibéral, sans beaucoup de scrupules dès lors qu'il s'agit d'exploitation...

Au plaisir d'avoir de tes nouvelles par mail ou par ce blog que je suis avec intérêt et plaisir :)

Salut Stan, merci pour ton intervention, ça fait plaisir de te lire! ;-)

La conversation a dévié vers le libéralisme mais je n'en parlais pas spécialement dans le cas de l'Inde. Cependant, puisqu'on y est, je tiens à dire que c'est lorsque quelques réformes libérales ont été lancées, en 1991, que l'Inde a commencé à connaître la croissance économique qui l'anime encore aujourd'hui... Alors bien sûr, ces progrès économiques ne résolvent pas les inégalités épouvantables de la société indienne, inégalités qui ont d'ailleurs des racines culturelles, religieuses et historiques. Mais elles ont le mérite de créer un dynamisme économique qui rend des changements possibles au niveau social, à long terme. Rome ne s'est pas faite en un jour, et il faudra des décennies pour que les inégalités se résorbent significativement en Inde.

Je suis d'accord avec toi quand tu dis qu'il sera difficile pour l'Inde de se développer sans barrière et sans protectionnisme, mais pas pour les mêmes raisons que toi. La raison, c'est à mon avis que l'Occident, loin d'être ultralibéral, est lui-même protectionniste et colbertiste. Le libéralisme à sens unique est inéquitable, alors que le libéralisme réciproque profite à tous, bien davantage que le "protectionnisme réciproque". Rappelons-nous au passage que des périodes de protectionnisme ont précédé les deux guerres mondiales. Rappelons-nous que deux pays entre lesquels existe le libre-échange ne se font jamais la guerre.

Que l'Europe, les Etats-Unis et le Japon deviennent libéraux, ouvrent vraiment leur frontières, mettent fin à la PAC et autres subventions qui sont des barrières déguisées, et l'Inde aura tout intérêt à faire de même.

Sinon :
Je ne suis absolument pas fan de Sarkozy, et moins encore de Villepin, tu le sais bien. Mais si mauvais que Villepin soit, il a parfois des idées intéressantes, bien qu'insuffisamment poussées, et je persiste à penser que le CPE en fait partie. Je crois qu'il faut cesser de voir le licenciement comme une catastrophe, je crois qu'il faut aujourd'hui penser en termes de mobilité. A première vue, la mobilité peut paraître plus difficile pour les travailleurs peu qualifiés, et donc accroître les inégalités. Mais je pense plutôt que la mobilité et la flexibilité, en profitant aux entreprises, profiteront à l'économie, la stimuleront, et du même coup permettront la création d'emplois. Les gens seront peut-être licenciés plus facilement, mais ils seront surtout embâuchés plus facilement. Je persiste ainsi à ne pas voir de danger dans le CPE pour les travailleurs, y-compris pour les moins qualifiés d'entre eux.

Assez parlé de politique. Tu ne nous fais pas un petit blog sur la Norvège? :-D
Amuse-toi bien et à bientôt!

22 août, 2006 16:48  
Blogger Julien said...

Tenzin,

- Je crois franchement être loin des libertariens. Je me veux plus pragmatique, justement. Je ne conçois pas de libéralisme, je ne conçois même pas de politique, en-dehors du cadre indispensable du pragmatisme. Cadre auxquels échappent trop souvent nos partis. Le pragmatisme du pouvoir, dont tu parles, je l'appellerai plutôt immobilisme et lâcheté politique.

- Sur l'immigration, par exemple, mon idéal serait une politique de portes totalement ouvertes, comme ce doit être le cas des libertariens. Mais la réalité de la situation des immigrés et de l'intégration en France me semblent hélas imposer que des limites et des contrôles soient posés, sous peine de rendre la situation totalement ingérable.

- L'UMP, moi, jamais. Je n'aime pas ces partis qui ne veulent rien dire tant ils sont divers. Entre Madelin et Debré, entre Dupont-Aignan et Sarkozy, il y a trop de gouffres pour que l'UMP ait la moindre cohérence.

- Evaluer les professeurs, j'en conviens, n'est pas tâche facile - et il ne s'agit évidemment pas de le faire en fonction des résultats des élèves. Mais je pense qu'en y réfléchissant un peu, il y a moyen de trouver une méthode aussi objective que possible, en mixant les sources de notation : les résultats peuvent être pris en compte avec les précautions nécessaires, les parents d'élèves et la direction de l'établissement peuvent être consultés, l'absentéisme doit être pris en compte, etc.
En tout cas, cela vaut le coup d'essayer, et je regrette que ce soit une question trop rapidement estampillée "impossible", trop rapidement évacuée. Il y a beaucoup de questions comme ça. La privatisation de l'éducation nationale, par exemple - mais je ne rentrerai pas dans ce débat.

22 août, 2006 17:21  
Anonymous Anonyme said...

Allons y pour le tutoiement.
Ta tentative de contrôle de l'enseignement peut être intéressante (après tout pourquoi pas) mais difficile à mettre en place, d'où ma remarque sur le pragmatisme. Etant donné que nous devons composer avec toute la société ... c'est pour cela qu'il est difficile de gouverner.

Si j'ai pensé aux libertariens, c'est parce qu'il m'est arrivé de discuter avec l'un d'eux (ou du moins, une personne se sentant proche du parti libertarien), et, il tenait sensiblement le même discours que toi. Mea Culpa de m'être trompé ;-)

Mais ne polluons pas (quoique ça reste tjs intéressant) ton blog par un débat politique.

Passe le bonjour à Sa Sainteté Tenzin Gyatso si jamais tu le croises en Inde (il y réside en exil normalement), j'ai toujours eu énormément d'admiration pour cet homme, et beaucoup d'estime pour le peuple tibétain victime de la barbarie mao-communiste devant l'indifférence de la communauté internationale.

Salut.

22 août, 2006 21:32  
Anonymous Anonyme said...

Il y a trop de cocos par ici !

23 août, 2006 22:30  
Anonymous Anonyme said...

lol jpense ke l'utilisateur anonyme oré du mettre un otre exemple ke celui du cpe.Bref bisous

28 août, 2006 19:53  

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