18.7.07

- FIN -

Le mot de la fin

Cela va faire exactement un an cette semaine que j'ai pris pour la première fois le vol Paris - Delhi : c'était le 19 juillet 2006, et j'avais tant à découvrir.

Aujourd'hui, et alors qu'une année riche en expériences, en découvertes et en rencontres s'est passée depuis, j'ai l'impression de n'avoir exploré qu'une infime partie de l'Inde, de son peuple, de sa culture.

Je suis revenu en France depuis presque deux mois maintenant, et j'y ai repris mes habitudes, mon ancien train de vie. Cependant, et alors que le temps qui passe et m'éloigne de mon séjour en Inde me donne aussi plus de recul, je prends chaque jour un peu mieux la mesure de tout ce que j'ai appris au cours de cette année inoubliable. Je me sens plus adulte qu'il y a un an : j'ai appris à me débrouiller par moi-même, à m'adapter à des conditions auxquelles je ne suis pas habitué, à aller vers les gens de façon plus spontanée. Je crois aussi être devenu plus ouvert d'esprit, plus humble, et davantage conscient de ce que sont mes faiblesses et mes forces.

J'avais, avant de partir, un certain nombre d'attentes quant à cette année en Inde, et je peux dire qu'elles ont été comblées. Je cherchais le dépaysement, et je l'ai trouvé, au-delà de ce que j'avais pu imaginer. Je cherchais une expérience intense, parfois difficile sans doute, mais humainement et culturellement enrichissante, et là non plus, je n'ai pas été déçu. Je voulais mieux me connaître en étant confronté à des situations qui m'étaient inconnues, mieux connaître le monde en sortant de ma bulle privilégiée, mieux connaître l'Homme en partant à la découverte d'une culture, d'une société et de façons de penser totalement différentes de celles dont j'étais familier. Et de fait, j'aurai progressé dans ces directions au cours de mon séjour en Inde.

J'ai très peu de regrets ; très clairement, je n'ai pas celui d'avoir choisi l'Inde. Je n'ai pas non plus celui d'être maintenant rentré en France, car j'ai profité de cette année autant que j'en étais capable. Il y a naturellement bien des endroits que je n'ai pas vus, bien des choses que je n'ai pas faites, mais qui aurait été assez fou pour espérer tout voir et tout connaître de l'Inde en dix mois? Mon seul véritable regret est, je crois, d'avoir rencontré moins d'Indiens que je n'aurais peut-être pu le faire. Non pas que je n'en aie pas rencontré beaucoup, non pas que ces rencontres n'aient pas été enrichissantes. Mais le peuple indien est si fascinant et si divers qu'on voudrait toujours mieux le connaître, mieux le comprendre.

Bien qu'il y ait en Inde bien des choses qui me déplaisent, me révoltent ou me choquent, bien que je ne sache pas dire au juste si j'aime ce pays - tout dépend, bien sûr, de ce que veut dire aimer un pays -, je resterai profondément attaché à l'Inde. J'aime avant tout son peuple, qui me touche et m'émeut par son apparente simplicité, qui cache une complexité et une richesse insoupçonnables.

L'Inde m'a donc beaucoup apporté, et, davantage qu'il y a un an, je me sens prêt à avancer, vers la fin de mes études et le début de ma vie "active". Ce séjour en Inde aura été pour moi une sorte de transition profonde, intime. De mon côté, je ne peux évidemment pas prétendre avoir apporté quoi que ce soit à l'Inde, mais j'espère avoir laissé une bonne impression à ceux que j'ai rencontrés là-bas, qui me manqueront, et, surtout, je souhaite, de tout mon coeur car c'est tout ce que je suis en mesure d'offrir, que l'Inde progresse rapidement et sûrement sur la voie du développement économique et social. Il faut que cette misère indicible, insoutenable, inhumaine, pour laquelle l'Inde est tristement connue, disparaisse. Il faut que les sourires magnifiques des enfants indiens, et leurs regards pétillants, puissent être vus dans des écoles et des maisons en dur, non devant des bidonvilles boueux à l'intersection des grandes routes des grandes villes. Il en va de la dignité de l'humanité toute entière.

Il y a hélas, à l'égard du développement futur de l'Inde, beaucoup de raisons d'être pessimiste, la principale étant pour moi la médiocrité malsaine et désespérante de la sphère politique indienne, la corruption omniprésente qui y règne, la lourdeur administrative qui la caractérise, et qui donne lieu à de nombreux blocages, l'absence de réelle volonté politique et l'incapacité des élites à résoudre les conflits sociaux ou communautaires, et la reproduction sempiternelle, de maintes manières, des mêmes schémas de discrimination et d'exclusion.

Cependant il y a au moins une raison d'être optimiste quant au futur de l'Inde, et de croire en un développement harmonieux : cette raison, c'est l'identité même du peuple indien. Les Indiens ont beau être divers et représenter un sixième de l'humanité, ils sont uniques au monde, et ils portent avec eux un héritage historique et culturel colossal. Dans leur mentalité même, dans leurs ambiguïtés, dans leur diversité, ils ont une richesse, un atout, une force, qui peut être difficile à maîtriser, mais qui est susceptible de réaliser des miracles.

Après tout, l'Inde elle-même n'est-elle pas un miracle?


*


Au moment de clore ces carnets, un an après mon envol pour l'Inde, je souhaite exprimer ma sincère gratitude à tous les gens que j'ai rencontrés au cours de cette année en Inde, et qui rendirent cette année vivante, même si la plupart ne liront jamais ces lignes ; mais aussi à tous ceux qui furent les lecteurs, réguliers ou occasionnels, de ces carnets, et notamment à ceux qui m'adressèrent leurs remarques, compliments ou critiques, soit publiquement par le biais des "commentaires", soit de manière privée.

Je tiens également à dire que je serai ravi d'aider, dans la mesure de mon possible, toute personne désireuse d'aller en Inde, et qui se poserait des questions, pratiques ou autres, sur le pays. Je reste évidemment joignable par le biais de ce blog.

Si j'ai donné aux lecteurs l'envie d'aller en Inde, ces carnets auront atteint un de leurs principaux objectifs. Mais quoi que vous ayiez pensé de ce blog, je ne saurais trop vous encourager à saisir ardemment toute opportunité d'aller en Inde qui se présenterait à vous.

A tous, bon voyage!

Promenade dans les montagnes : bis


Magnifique promenade dans les montagnes au-dessus de Sarahan.

Sarahan, village perdu dans les montagnes

Après l'orage


Promenade dans les montagnes






Promenade dans les montagnes au-dessus de Dharmshala.
En haut (environ 3400m), le brouillard et quelques plaques de neiges éternelles.

Dharmshala, ville du Dalaï Lama

Dharmshala, dans les montagnes himalayennes


A l'intérieur d'un temple bouddhiste. Le moine a fait tourner le rouleau, qui contient des pages de prières. Faire tourner le rouleau équivaut à réciter les prières. Pratique!


L'après-midi, les moines bouddhistes débattent entre eux. Ils assènent leurs arguments en tapant et en frappant dans leurs mains, comme pour donner une force physique à leurs propos.

Amritsar, capitale des Sikhs



A la sortie de la cantine du Temple d'or



Le jour et la nuit au Temple d'Or

Le Rajasthan : le désert Thar


Dunes et villages du désert Thar, non loin de Jaisalmer

15.7.07

Le Rajasthan : Jaisalmer, cité du désert

Le Rajasthan : Jodhpur

Jodhpur, la ville bleue à l'imposante forteresse